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Témoignage de membres de RAM

Maryvonne et Robert MEUNIER

maryvonnerobert@free.fr

Mandatés par les associations :

* Reboiser à Madagascar (RAM)

* et le Conseil Général d’Ile et Vilaine,

sur des missions de reboisement, nous revenons de deux mois de séjour à MADAGASCAR.

Nous voulons témoigner des énormes problèmes de déforestation et de désertification

découverts là-bas mais aussi des actions de reboisement prises en charge par les paysans

malgaches eux-mêmes et qui sont pleines de promesse d’avenir.

Nous voudrions tout d’abord dire le choc que nous avons ressenti en visitant la région Alaotra

Mangoro, ce site justement réputé pour être le grenier à riz de Madagascar. La situation est

dramatique tant la déforestation fait rage.

Lorsque l’on voit à quelle vitesse toutes les collines se désagrègent pour envahir les bassins

versants, en ensablant les vallées, les rivières, les lacs, les réseaux d’irrigations (barrages), cela

ne peut laisser personne indifférent. A Madagascar,la terre se meurt ! On remarque même un

ensablement avancé du lac Alaotra entraînant des difficultés de drainage dans la plaine si fertile

par ailleurs. On ressent avec violence qu'il est urgent de stopper ce processus, et nous avons

pensé que ce qui se fait dans la Région d’à côté, celle d’Analanjirofo, là où les paysans ont pris

eux-mêmes ce problème à bras le corps, devrait être connu et peut-être imité.

Depuis 2012, l’association RRA (Reboiser Région d’Analanjirofo) aidée par l’association française

RAM (Reboiser A Madagascar) a engagé des actions de reboisement en s’adressant aux paysans

directement. Le projet s’intitule « des arbres et des hommes ». Deux ans plus tard, l’évaluation

faite en août 2014, dénombre 1 250 000 arbres plantés sur les sites de reboisement de

Vavatenina, Fénérive, Ampasimbe, Soanierana. Il y a en pépinières autant de plants qui attendent

leur tour. La bio-diversité est présente puisque 73 espèces différentes sont actuellement dénombrées.

Pourquoi ce début de réussite et en si peu de temps ?

Tout simplement parce que les hommes, les paysans-planteurs sont au cœur du projet et que c’est

devenu « leur projet ». Pourquoi ? demandent des responsables locaux impressionnés par cet engouement. « Oh c’est simple, nous plantons, sur nos propres terres, la terre de nos ancêtres,

celles que nous remettrons à nos enfants ». Un paysan malgache est sensible à de tels arguments. Il n’est pas prêt à s’investir sur les terres domaniales ou à travailler durement pour entretenir une terre qui n’est pas la sienne ! « Là, nous travaillons très dur, mais c’est pour nous.

Nous Plantons d'abord des espèces pour assurer nos besoins en bois (pour la cuisine et la construction de nos habitations), nous plantons des arbres fruitiers pour la vente et pour notre propre consommation, des espèces pour leurs vertus médicinales et leurs huiles essentielles afin d’assurer quelques revenus supplémentaires.

Enfin nous plantons les graines récupérées dans la forêt afin de reconstituer petit à petit cette belle forêt qui disparaît à vue d’œil à cause des brûlis, ces feux de brousse dont nous sommes responsables, ou par le trafic illégal des bois précieux qu’il faut stopper à tout prix !

« La force de notre projet c’est notre motivation, notre volonté de sensibiliser le plus grand nombre de gens, puisqu’il s’agit de notre intérêt commun, de notre avenir et de celui de nos enfants, mais c’est aussi notre organisation par petites équipes de 7 ou 8 paysans-planteurs dans tous les villages de brousse de notre région. Aujourd’hui nous dénombrons 104 équipes, soit 857 planteurs. La règle c’est l’entraide, le partage des savoirs-faire, l’échange des plants et des graines.

Chaque équipe qui commence doit recevoir une formation. L’association française (RAM) nous aide pour financer les déplacements, les formations nécessaires (connaître les espèces d’arbres, préparer la terre, faire du compost, apprendre à planter ...) Elle fournit aussi à chaque équipe qui commence quelques outils, des graines (bio) et des sachets qui coûtent cher, pour la mise en pots !

Un salarié malgache dépendant de RAM fait le lien entre toutes les équipes. Sur chacun des 4 sites, des responsables paysans sont élus et permettent les achats en commun, les échanges de graines et de plants, les visites sur le terrain afin de conseiller si besoin... Un conseil d’administration élu par les paysans-planteurs reçoit les fonds de l’association française et gère finance, formation, organisation... »

Et ça marche ! Ça pousse ! C’est possible ! Nous pouvons en témoigner, nous qui revenons de là-bas.

Et pourquoi tous les paysans malgaches ne s’y mettraient-ils pas ? Il faudrait pour cela que

l'État malgache leur cède les terres de proximité ,mais aussi celles plus lointaines, sinistrées

pour la plupart. Il faudrait que l’initiative revienne à ces paysans qui sont les plus à même de

soigner les plaies béantes de cette terre malgache qui saigne de partout et qui crie « stop » !

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